Le Taekwondo, art martial coréen devenu sport olympique, allie puissance, précision et philosophie.
Cette discipline millénaire, caractérisée par ses techniques de coups de pied spectaculaires, est aujourd’hui pratiquée par des millions d’adeptes à travers le monde.
Découvrons ensemble les fondements, les techniques et les valeurs qui font du Taekwondo bien plus qu’un simple sport de combat.
Les origines et l’histoire du Taekwondo
À l’image de plusieurs arts martiaux, le Taekwondo s’appuie sur une tradition asiatique très ancienne.
Il faut remonter au 2e siècle et un peu plus loin pour retrouver les premières références de l’ancêtre du Taekwondo, le Taekkyon, il s’agit d’un sport de combat à mains nues qui utilisait déjà un jeu de jambes et une rythmique particulière.
Pratiquée en Corée du Nord, le Taekkyon devient au 18ᵉ siècle le sport le plus pratiqué par les couches de la société.

Dès la fin du 19e siècle, jusqu’à la première moitié du 20e siècle (1910-1945), lorsque les arts martiaux coréens étaient interdits sous la colonisation japonaise, le Taekkyon a failli disparaître. C’est Song Deok-gi qui va faire renaître la discipline dans le Nord de Séoule. Le 11 Avril 1955 que officiellement le Général Choi Hong Hi crée officiellement le Taekwondo après l’unification des différentes écoles d’arts martiaux coréens. Après avoir enseigné cet art à ses troupes, le Général Choi prend sa retraite en 1965.
Ses disciples (Kim Jun Kun, Park Jung Soo, Han Cha Kyo) poursuivent l’enseignement de cet art. Par la suite, ils le diffusent dans des pays comme l’Italie, la Turquie, Singapour et l’Allemagne de l’Ouest lors de leur tournée.
Les associations nationales vont se créer et le 22 mars 1966 elles vont se réunir à Séoule pour créer l’International Taekwondo Federation (IFT) ou Fédération Internationale de Taekwondo, elle sera transformée en 1973 en WTF World Taekwondo Federation et en 2000 aux Jeux Olympiques de Sydney la discipline sera reconnue sport olympique.
Des prémices de sa naissance à nos jours, le Taekwondo a connu une histoire mouvementée.

Les principes fondamentaux et la philosophie du Taekwondo
En tant qu’art martial d’inspiration asiatique, le Taekwondo repose sur un code de conduite et des valeurs morales qui se résument en cinq principes philosophiques fondamentaux :
Principes | Contenu/ Explication du principe |
---|---|
Intégrité (Yon Chi) | Capacité et détermination à être honnête envers soi-même et les autres ; Obligation de toujours reconnaître ses erreurs et dire la vérité ; Rester honnête, fiable, digne de confiance et authentique |
La persévérance (In Nae) | Se fixer un but réaliste et persévérer avec ténacité pour l’atteindre ; Toujours poursuivre ses projets, ses aspirations peu importe les obstacles, les difficultés et les échecs ; Terminer ce qui est commencé |
Le contrôle de soi (Guk Gi) | L’habileté à contrôler son comportement, ses pensées et son corps ; Être capable de vivre et de travailler dans les limites de son talent ; Gagner sur soi-même plutôt que sur l’autre ; |
Le courage (Baikjul Boulgoul) | Être en tout temps honnête et modeste, savoir faire face à ses peurs, ses difficultés, ses hésitations et ses incertitudes ; Affronter les nouvelles aventures en prenant les risques tout en dénonçant l’injustice |
La courtoisie ( Ye Ui) | Accorder toujours le respect à toute personne peu importe ses différences (ethnies, genre ; culture, religion, valeurs, etc…) ; Rester poli, respecter les règles de la discipline et de la société ; Respecter les autres, la diversité et la nature. |

À ces principes s’ajoutent d’autres (l’humanité, la justice, la loyauté, la bonté) qui fondent l’éthique du Taekwondo.

La pratique du Taekwondo : techniques et apprentissage
Outre son côté spectaculaire lié à la percussion pieds/poings, le Taekwondo est un art martial hautement technique avec de nombreux déplacements, coups de coudes, blocages, frappes et gestes.
Parlant des formes, les Kibon constituent les techniques élémentaires, ce sont des mouvements à la base du Taekwondo, on y retrouve les positions de base (Koubi), les techniques d’attaques (Tchigui et Tchagui), de blocages (Maki) et sauter (Tui Eu).
Les Poomsé sont les techniques fondamentales constituées de gestes défensifs, offensifs et de déplacements suivant un diagramme.
On distingue 8 Poomsé Tae Geuk pour les ceintures en dessous de la noire et 9 Poomsé supérieures pour le perfectionnement des ceintures noires.
Les Kyorugui sont les techniques d’opposition ou d’assauts de combat qui permettent aux combattants de se protéger au plan physique. On distingue d’autres techniques d’opposition comme :
- Les Han bon kyorugui qui sont des techniques contrôlées, codifiée et parfois sans contact ;
- Le Hoshinsul technique de self-defense qui utilise les balayages, les dégagements, les saisies et les clés.
- Le Dou Bon et le Se Bon kyorugui qui renvoient à la double et la triple attaque, etc…
Ses différentes techniques et méthodes sont enseignées et évaluées suivant les critères comme ; le rythme, le regard, l’équilibre, la précision, la concentration ; le respect des diagrammes, la puissance, la vitesse du combattant.

Le Taekwondo comme sport de compétition
Après avoir été inscrit comme sport de démonstration en 1988 et 1992, le Taekwondo a fait son entrée au programme des Jeux Olympiques de Sydney en 2000.
Lorsqu’on observe cet art martial, en effet, on se rend compte qu’il est riche, efficace, ouvert et assez complet.
Ses bases qui mêlent tradition et modernité permettent d’admirer le Taekwondo d’aujourd’hui, basé sur le dépassement de soi, le respect des règles et d’autrui, la force physique et morale, il a tout ce qu’on peut attendre d’un combat olympique moderne.

Les règles et le système de combat en Taekwondo
En tant que sport de compétition, le combat de Taekwondo se fait selon les règles précises.
Au Taekwondo, un combat :
- Est composé de trois rounds d’une à deux minutes chacun suivant le niveau de compétition;
- Commence en face sur un tatami octogonal ou carré débute par le commandement « Joon-bi » (prêt), « Shi jak » (commencez) de l’arbitre ;
- S’achève lorsque le vainqueur a cumulé plus de trois points.
Les autres règles de la discipline se présentent comme suit :
Types de gestes | Gestes | Sanctions/ Points |
---|---|---|
Gestes autorisés | Coup de pied direct sur le casque | 3 points |
Coup de pied direct sur le plastron | 2 points | |
Coup de pied retourné sur le casque | 5 points | |
Coup de pied retourné sur le plastron | 4 points | |
Coup de poing direct sur le plastron | 1 point | |
Interdits | Lever sa jambe sans attaquer puis la reposer | Pénalité |
Attaquer sous la ceinture | ||
Toucher le visage de l’adversaire | ||
Attaquer et tomber au sol | ||
Sortir du tatami |

La disqualification intervient si un combattant reste au sol pendant plus de trois secondes, accumule plus de 10 points de pénalités ou s’il y a un écart de plus de 20 points entre les deux Taekwondoïstes.

L’équipement nécessaire pour la pratique
En entrainement comme en compétition, le Taekwondoïste a besoin d’un équipement spécial pour le distinguer des autres combattants d’art martiaux. Il s’agit de :
- Du Dobok : vêtement traditionnel fermé avec un haut en col V et d’un pantalon ;
- La ceinture qui symbolise le grade du pratiquant ;
- Les baskets de Taekwondo pour les pieds ;
- Du plastron et d’une protection des tibias ;
- Des protège-pieds ou pitaines ;
- Du casque, des gants et des protège-dents.
À ces équipements qui protègent le Taekwondoïste, il faut ajouter une trousse de secours contenant quelques bandages, une pommade anti-douleur.

Le système des ceintures et la progression technique
En Taekwondo, la progression de grades est adossée au système des ceintures.
Chez les enfants, on a 15 Keup et 7 ceintures. Chez les adultes on a 10 Keup et 4 couleurs de ceintures. Les Dan sont les degrés à partir de la ceinture noire, ils vont du premier au neuvième et le dixième est décerné à titre posthume.
Parlant des couleurs de ceintures : la blanche, symbole d’innocence, représente la première étape. La jaune, symbole de la terre, marque le début des connaissances en Taekwondo. La bleue, symbole du ciel, représente l’extension de compétences. La rouge symbolise la zone de danger si le combattant ne maîtrise pas ses compétences. La noire enfin symbolise la maturité.
La progression dans ces ceintures se fait au terme des évaluations.

Les bienfaits du Taekwondo
D’inspiration asiatique, le Taekwondo est un art martial qui impacte positivement le corps et l’esprit.
Si vous pratiquez le Taekwondo vous :
- Gagnez en souplesse, en flexibilité et en agilité ;
- Gardez de bons réflexes face aux attaques et de belles valeurs morales (dépassement de soi respect d’autrui) ;
- Apprenez la défense plutôt que l’attaque;
- Évacuez le stress et canalisez votre agressivité ;
- Gardez une bonne hygiène de vie.

Le Taekwondo comme méthode de self-défense
Encore appelé Hosinsul, le self-défense occupe une part importante dans les bases du Taekwondo.
Évoquer le self-défense, c’est évoquer l’âme même du Taekwondo, car il s’agit d’un art martial qui nous apprend à contrôler nos dégagements, nos balayages, nos projections et autres mouvements.
Le Hosinsul regroupe donc des techniques qui nous permettent de réagir avec efficacité face aux situations d’agressions pour notre défense personnelle.
Ces techniques donnent des réponses appropriées en termes de riposte en esquives, coup de pied, blocage, coup de poing, dégagement etc…
Par les techniques d’autodéfense qu’ils nous inculquent, le Taekwondo est important dans notre quotidien.

Comment débuter le Taekwondo ?
Pour vous lancer dans le Taekwondo, vous devez remplir certaines conditions préalables.
Si vous êtes passionnés par le Taekwondo, le premier bon geste à adopter et de rencontrer un médecin pour un bilan de santé préalable.
S’il se trouve que vous soyez apte, commencez par acquérir dans votre club les techniques de base sous la conduite des maîtres, vous allez acquérir les autres techniques plus avancées (Kyorugui, Hosinsul, Poomsé) au fur et à mesure, vous allez progresser de la ceinture blanche à la noire, symbole de la maîtrise des gestes des postures et même des règles d’arbitrage.
